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XIII


Je ne demandais rien. Je restais debout à la lisière du bois derrière l’arbre.

Les yeux de l’aurore étaient encore couverts de langueur et la rosée était dans l’air.

La paresseuse senteur de l’herbe était suspendue dans le mince brouillard qui planait sur la terre.

Pour traire la vache avec vos mains tendres et fraîches comme du beurre, vous étiez sous le bananier.

Je restai immobile.

Je ne dis pas un mot ; seul l’oiseau chanta caché dans le buisson.

Les fleurs du manguier tombaient sur la route du village et une à une les abeilles venaient bourdonner autour d’elles.

Du côté de l’étang la grille du temple de