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sombres comme des oiseaux de leurs nids.

Ton voile tombera à tes pieds.

Si tu dois rester oisive, viens, ô viens à mon lac.

Si laissant tes jeux de côté, tu veux te plonger dans l’eau pure, viens, ô viens à mon lac.

Laisse sur la plage, ton manteau bleu ; l’eau plus bleue t’enveloppera toute.

Les vagues se feront très douces pour caresser ton cou et murmurer à ton oreille.

Viens, ô viens à mon lac si tu veux t’y plonger.

Si insensée, tu cours à la mort, viens, ô viens à mon lac. Il est froid et insondablement profond.

Il est sombre comme un sommeil sans rêve.

Là dans ses abîmes, les nuits et les jours ne comptent pas et les chants sont silencieux.

Viens, ô viens à mon lac si tu veux t’abîmer dans la mort.