Page:Tagore - Le Jardinier d’amour, 1920.djvu/142

Cette page a été validée par deux contributeurs.


LXXVII


L’ouvrier et sa femme, venus de l’ouest, creusent la terre pour faire des briques et construire le four.

Leur petite fille va au bord de la rivière, où elle n’en finit pas de nettoyer les pots et les casseroles.

Le petit frère, tout brun et tondu, nu et couvert de boue, la suit et, assis sur la berge, attend patiemment qu’elle l’appelle.

La fillette s’en retourne à la maison, sa cruche pleine d’eau sur la tête, un pot de cuivre tout reluisant dans la main gauche et tenant l’enfant de l’autre main. Elle est la mignonne servante de sa mère et déjà sérieuse sous le poids des soucis domestiques.

Un jour je vis le petit garçon tout nu étendu sur l’herbe. Dans l’eau sa sœur était assise, frottant un pot à boire avec