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Mon esprit devint pareil à la pointe acérée et silencieuse d’une flamme ; mes sens s’évanouirent dans l’extase.

Je ne m’aperçus pas de la fuite du temps, jusqu’au moment où la foudre, en frappant le temple, réveilla la douleur de mon cœur.

À la lumière du jour, la lampe devint pâle et comme honteuse ; sur le mur les sculptures, rêves figés et vides de sens, semblaient éviter mes regards.

Je regardai l’image sur l’autel : je la vis sourire et s’animer au contact vivifiant du Dieu.

La nuit que j’avais emprisonnée déploya ses ailes et s’enfuit.