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LXII


Dans le sombre chemin d’un rêve j’ai cherché celle que j’aimais dans une vie antérieure :

Sa maison était située au bout d’une rue désolée.

Dans la brise du soir son paon favori sommeillait sur son perchoir et les pigeons étaient silencieux dans leur coin.

Elle posa sa lampe près du seuil et se tint debout devant moi.

Elle leva ses grands yeux vers moi et en silence demanda : « Êtes-vous bien, mon ami ? »

J’essayai de lui répondre, mais j’avais perdu l’usage de la parole.

Je cherchais, je cherchais en vain.

Je ne savais plus nos noms.

Des larmes brillèrent dans ses yeux.