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Djalma suit tous ces ébats sans oser l’approcher, dans la crainte qu’elle le fuie encore. Mais Farfalla vient voltiger autour de lui ; le Prince s’en empare, et la retient malgré ses ailes qui battent rapidement, et ses efforts pour lui échapper.

Une musique féerique annonce le retour de la Fée.

Tremblant que Farfalla retombe au pouvoir de son ennemie, le Prince l’entraîne vivement, et la cache dans une touffe de roses, où se blottit le joli papillon.


Scène III.

Hamza reparaît, accompagnée de ses sœurs la Fée aux Diamants, la Fée aux Perles, la Fée aux Fleurs, la Fée des Moissons, appelées par elle pour assister à ses noces avec le prince Djalma.

Hamza présente le Prince à ses belles compagnes, et tout se prépare pour son hymen.

Une cour brillante entoure la belle Fée. Des génies portant des harpes d’or, de jeunes nymphes, des péris et d’autres divinités viennent se grouper auprès de celle qu’ils reconnaissent pour leur souveraine.

Un bel enfant s’avance, tenant à la main une torche enflammée, la torche de l’hymen.

Mais, à peine la clarté de ce flambeau a-t-elle été aperçue du papillon caché dans les roses, qu’il relève sa tête mutine, secoue ses ailes, et court vers la clarté qui l’attire.

L’enfant effrayé, s’enfuit.

Farfalla le poursuit, tourne vivement autour de la torche enflammée, comme les phalènes autour de la lumière, finit par y brûler ses ailes, et tombe dans les bras du Prince accouru pour la recevoir.

Le charme est détruit avec les ailes de la princesse.

La baguette magique de la Fée se brise dans sa main. — Farfalla redevient la belle jeune fille qu’adore le neveu de l’Émir. La jalouse Hamza fait un geste de fureur, et menace encore ;