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DEUXIÈME TABLEAU.

Les jardins de la Fée. — Au fond une cascade d’argent coulant dans un immense bassin où croissent de joncs et des plantes aquatiques mêlés à des coraux. — Ce bassin est entouré d’une vaste plate-bande de fleurs.


Scène PREMIÈRE.

De petits génies accourent au-devant de la belle fée Hamza, leur maîtresse.

La Fée regarde avec amour le Prince toujours endormi, puis s’éloigne, suivie de ses gracieux serviteurs, pour préparer les séductions dont elle veut entourer celui qu’elle aime.


Scène II.

Djalma sort lentement du sommeil magnétique où il était plongé. — Promenant ses regards autour de lui, le jeune Prince se croit sous l’empire d’un songe fantastique.

Mais à peine a-t-il pu se convaincre de la réalité de ce qui l’environne qu’un bruit étrange fait battre violemment son cœur. Ce bruit est celui qui annonce l’arrivée des fils de l’air, de ces fugitifs papillons, dont sa fiancée a repris la forme.

Ses yeux interrogent l’espace, et bientôt il voit Farfalla voltigeant sur les eaux de la cascade, effleurant les vogues de ses ailes diaphanes, puis s’arrêtant au milieu des joncs, et reprenant sa course vagabonde sur la surface liquide.

Capricieux et inconstant, comme tous ses pareils, le petit être ailé abandonne les ondes pour les fleurs.

La plate-bande odorante l’attire à son tour ; Farfalla vient se poser sur une rose, qui plie à peine sous son poids léger ; puis elle quitte la rose pour le lys, le lys pour la tulipe ; et ainsi de suite pour toutes les fleurs de la plate-bande, sur lesquelles elle s’arrête à peine, paraissant obéir aux zéphyrs qui la soulèvent, et faisant courber les tiges fleuries sous son passage.