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Ce sont d’abord les ailes qui deviennent immobiles, puis les bras, puis le corps tout entier. Sa tête charmante se penche tristement sur son sein, et ses yeux laissent échapper des pleurs.

Mais la vieille est sans pitié ; elle brave sa victime, et semble jouir de sa captivité.


Scène VII.

Les légers compagnons de Farfalla, inquiets de l’absence de leur nouveau frère, reparaissent par groupes dans les allées du bois.

Ils aperçoivent la prisonnière, témoignent leur chagrin de ne pouvoir la délivrer, et supplient la Fée de lui rendre la liberté. Tout le peuple ailé l’entoure, et redouble d’instances et de prières.

La vieille est inflexible, et ne veut rien entendre, Mais elle a compté sans le protecteur de sa victime, sans le brave Bûcheron, qui arrive en tapinois au travers du feuillage, d’où il voit tout ce qui se passe.

Il se coule jusqu’au banc où la Fée a déposé son bâton magique, s’en empare vivement, et, l’étendant du côté du filet qui enserre son amie, les mailles de la trame se brisent à l’instant, et Farfalla délivrée, vient tomber dans les bras de ses compagnons qui les ouvraient pour la recevoir.

La Fée, stupéfaite, se dirige vers le banc où elle à laissé sa béquille.

Le Bûcheron, transporté de son premier succès, ne doute plus de sa puissance ; il étend le bâton féerique vers la mauvaise vieille. Celle-ci ressent aussitôt le même effet qu’elle fit subir à Patimate dans sa demeure, et, comme lui, reste immobile, pétrifiée, sous le pouvoir du talisman.

Mais le pauvre Bûcheron laisse tomber la terrible béquille. Un mauvais petit génie s’en saisit, et l’emporte au milieu des airs. Hamza va redevenir libre ; lorsque les Papillons, après s’être saisis du filet qui enveloppait Farfalla, s’élancent autour de la