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qui regardaient le corps de la nation furent abandonnées à la décision de leurs princes ou représentans. D’après ces constitutions de cantons se sont modelées ensuite des constitutions d’empire pour des peuples entiers.

Lorsque l’on fut un peu remis des soudaines irruptions de ces conquérans qui avaient porté partout le désordre et l’anarchie, on conçut qu’un pareil état de choses ne pouvait durer : les peuples conquis étaient sans cesse tourmentés et soumis aux plus pénibles travaux ; les femmes étaient enlevées ; les chefs ou ducs de ces Barbares, renfermés dans des forteresses, portaient aux environs l’effroi par leurs rapines et leur férocité. On institua la chevalerie ; toutes ses règles furent puisées dans les usages des Germains ; et c’est encore dans l’ouvrage de Tacite qu’il faut chercher l’origine de ces institutions nouvelles et singulières, inconnues aux Romains.

Tous ces redresseurs de torts durent avoir les vertus qui manquaient à ceux qu’ils allaient punir et exterminer. La bonne-foi, le respect pour les dames, la loyauté, l’humanité, furent les principales qualités du chevalier.

Comme les guerriers germains, ces chevaliers étaient armés de la lance et du bouclier ; ils prenaient le cri d’armes de la dame de leurs pensées, et le vassal le prenait du seigneur dont il relevait.

Les dames les suivaient dans leurs incursions : comme les femmes germaines, elles pansaient leurs blessures, et plusieurs montrèrent de l’habileté dans cette science.

Les combats singuliers étaient usités chez les Ger-