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1943) ; à Lyon, à Marseille (rafle de 40.000 personnes au mois de janvier 1943) ; à Grenoble (rafle du 24 décembre 1943) ; à Cluny (rafle du 24 décembre 1944) ; à Figeac (rafle de mai 1944) ; à Saint-Pol-de-Léon (rafle de juillet 1944) ; à Locminé (rafle du 3 juillet 1944) ; à Eysieux (rafle de mai 1944), et à Moussey (rafle de septembre 1944). Ces arrestations ont été suivies de brutalités et de tortures réalisées par les moyens les plus divers, à savoir : l’immersion dans l’eau glacée, l’asphyxie, la torture des membres et l’emploi d’instruments tels que le casque de fer et le courant électrique, pratiquées dans toutes les prisons de France, notamment à Paris, Lyon, Marseille, Rennes, Metz, Clermont-Ferrand, Toulouse, Nice, Grenoble, Annecy, Arras, Béthune, Lille, Loos, Valenciennes, Nancy, Troyes et Caen, et dans les chambres de torture aménagées dans les immeubles de la Gestapo.

Dans les camps de concentration, le régime sanitaire et le régime du travail étaient tels que la mortalité (prétendue naturelle), atteignait d’énormes proportions, par exemple :

1o Sur un convoi de 250 Françaises déportées de Compiègne pour Auschwitz en janvier 1943, 180 étaient mortes de faiblesse au bout de quatre mois ;

2o 143 Français sont morts de faiblesse du 23 mars au 6 mai 1943, au block 8 de Dachau ;

3o 1.797 Français sont morts de faiblesse, du 21 novembre 1943 au 15 mars 1945, au block de Dora ;

4o 465 Français sont morts de cachexie, en novembre 1944, à Dora ;

5o 22.761 déportés sont morts de faiblesse à Buchenwald, du 1er  janvier 1943 au 15 avril 1945 ;

6o 11.560 détenus sont morts de faiblesse au camp de Dachau, et plus particulièrement au block 30, réservé aux malades et aux invalides, du 1er  janvier au 15 avril 1945 ;

7o 780 prêtres sont morts de faiblesse à Mauthausen ;

8o Sur 2.200 Français immatriculés au camp de Flossenburg, 1.600 sont décédés de mort prétendue naturelle.

L’extermination dans les camps de concentration se poursuivit par mauvais traitement sous le prétexte d’expérimentations pseudo-scientifiques (stérilisation des femmes à Auschwitz et à Ravensbrück, étude de l’évolution du cancer de l’utérus à Auschwitz, du typhus à Buchenwald, recherches anatomiques à Natzweiler, piqûres au cœur à Buchenwald, greffes osseuses et ablations musculaires à Ravensbrück, etc.), et par l’envoi dans les chambres à gaz, dans les wagons à gaz et dans les fours crématoires. Sur au moins 228.000 Français déportés pour des raisons politiques et raciales dans les camps de concentration, seuls 28.000 d’entre eux ont survécu.