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cipaux organismes utilisés pour la perpétration de ces crimes contre l’Humanité, se trouvent les SS et la Gestapo qui, avec d’autres services ou organismes privilégiés de l’État et du Parti, étaient habilités à opérer, sans aucun contrôle légal.

c) Les conspirateurs nazis pensèrent qu’outre la suppression d’une opposition politique proprement dite, il était nécessaire de supprimer ou d’exterminer certains autres mouvements ou groupes qu’ils regardaient comme des obstacles à l’exercice continu de leur contrôle total en Allemagne et aux desseins agressifs du complot hors d’Allemagne. En conséquence :

1o Les conspirateurs nazis détruisirent en Allemagne les syndicats libres en confisquant leurs biens, meubles et immeubles, en poursuivant leurs chefs, en interdisant leur activité et en les supplantant par des organisations affiliées au Parti. Le principe du chef fut introduit dans les relations industrielles, le chef d’entreprise devenant le Führer que suivent les travailleurs. Ainsi, toute velléité de résistance de la part des travailleurs se trouva étouffée, et toute la capacité de travail productif de la nation allemande fut placée sous le contrôle effectif des conspirateurs.

2o Les conspirateurs nazis, en encourageant des croyances et des pratiques incompatibles avec l’enseignement chrétien, tentèrent de saper l’influence des églises sur le peuple et en particulier sur la jeunesse d’Allemagne. Ils avouèrent leur dessein d’éliminer les églises chrétiennes d’Allemagne et de tenter d’y substituer les institutions et les croyances nazies, et ils poursuivirent un programme de persécution des prêtres, du clergé et des membres des ordres monastiques, qu’ils considéraient comme opposés à leurs desseins. Ils confisquèrent les biens ecclésiastiques.

3o La persécution par les conspirateurs nazis des groupes pacifistes, y compris les mouvements religieux pacifistes, fut particulièrement implacable et cruelle.

d) Mettant en pratique leur politique de la « race des seigneurs », les conspirateurs exécutèrent en commun un programme de persécution implacable des Juifs, afin de les exterminer. L’anéantissement des Juifs devint une politique officielle réalisée à la fois par des mesures légales et par l’appel à l’émeute et à la violence individuelle. Les conspirateurs avouèrent ouvertement leur but. L’accusé Rosenberg déclarait, par exemple : « L’antisémitisme est l’élément d’unification de la reconstruction allemande ». À une autre occasion, il déclarait également : « L’Allemagne considérera la question juive comme résolue le jour où le dernier des Juifs aura quitté l’espace vital de la Plus Grande Allemagne… L’Europe ne résoudra la question juive que le jour où le dernier Juif aura quitté le continent ». L’accusé Ley déclarait : « Nous jurons que