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« Il faut tenir compte de ce que la vie humaine, dans les pays intéressés, vaut moins que rien et que l’on ne peut obtenir un effet d’intimidation qu’en faisant preuve d’une extrême cruauté. » (Document PS-389.)

Le 23 juillet 1941, s’adressant aux commandants des unités militaires, l’OKW leur indiquait franchement que « ce n’est pas en renforçant les services de protection, mais en appliquant les mesures draconiennes voulues que les commandants doivent arriver à maintenir l’ordre dans leur secteur de sécurité. » (Document PS-459.)

La directive de l’OKW du 16 décembre 1941 stipulait :

« Les troupes… ont le droit et le devoir d’user… de tous les moyens sans restriction, même à l’égard des femmes et des enfants, pour autant que cela contribue au succès… » (Document URSS-16.)

Parmi les directives les plus inhumaines de l’OKW relatives au traitement des prisonniers de guerre, il y a lieu de s’arrêter sur l’ordre connu sous le nom de « Action Kugel ». Les prisonniers de guerre étaient condamnés à la peine de mort pour des délits qui, selon les conventions internationales, n’entraînent même pas de sanctions (par exemple, l’évasion du camp).

Dans un autre ordre, « Nacht und Nebel », il était dit :

« Pour des délits de ce genre, un châtiment consistant en une privation de la liberté ou même en un internement à vie serait une preuve de faiblesse. On ne peut arriver à intimider d’une manière certaine que par la peine de mort ou par des mesures capables d’inspirer aux membres de la famille des sentiments d’incertitude sur la destinée de l’intéressé. » (Document L-90, USA-224, compte rendu de l’après-midi du 25 janvier 1946.)

Au cours du Procès, on a apporté de nombreuses preuves de l’application de ces ordres. Le massacre de cinquante officiers aviateurs britanniques en constitue un exemple. Il n’est pas douteux que ce crime ait été inspiré par le Haut Commandement.

L’ordre de destruction des « commandos » a été également diffusé par l’OKW. Le Tribunal a eu en mains l’original de cet ordre (document PS-498, USA-501). En vertu de cet ordre, les soldats et les officiers des commandos alliés devaient être fusillés, sauf dans les cas où il était nécessaire de procéder à un interrogatoire qui s’achevait d’ailleurs également par une exécution.

Les commandants des unités militaires appliquèrent cet ordre sans fléchir. En juin 1944, Rundstedt, commandant en chef des Forces allemandes à l’Ouest, rapportait que l’ordre de Hitler « sur le traitement des commandos ennemis est encore en vigueur à l’heure actuelle ». (Document PS-531, USA-550.)