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Juifs. Rien n’établit qu’il ait connu leur extermination dans l’Est. En outre, il a été prouvé qu’il essaya par deux fois de faire cesser la publication du journal antisémite Der Stürmer, mais sans succès.

Dans ces programmes radiodiffusés, Fritzsche répandit quelquefois de fausses nouvelles, mais il n’a pas été prouvé qu’il les connût comme telles. Par exemple, il déclara qu’il n’y avait aucun sous-marin allemand dans le voisinage de l’Athenia quand celui-ci fut coulé. Cette nouvelle était fausse, mais Fritzsche, l’ayant reçue de la Marine allemande, n’avait aucune raison de la croire inexacte.

Il semble que Fritzsche ait quelquefois au cours de ses émissions fait des déclarations énergiques qui n’étaient autre chose que de la propagande. Mais le Tribunal n’en infère pas pour autant qu’elles aient eu pour but d’inciter les Allemands à commettre des atrocités sur les peuples conquis. On ne peut donc pas l’accuser d’avoir participé aux crimes en question. En fait, il cherchait plutôt à susciter un mouvement d’opinion favorable à Hitler et à l’effort de guerre allemand.


Conclusion.

Le Tribunal déclare :

Que l’accusé Fritzsche n’est pas coupable des crimes visés par l’Acte d’accusation.

Et ordonne :

Que l’officier attaché au Tribunal prenne toutes dispositions pour que Fritzsche soit mis en liberté dès que l’audience sera levée.


BORMANN.

Bormann est inculpé des crimes visés au premier, troisième et quatrième chefs de l’Acte d’accusation. Il adhéra au parti national-socialiste en 1925, fit partie de l’État-Major du Commandement suprême des SA de 1928 à 1930, fut chargé du Fonds de secours du Parti et occupa le poste de Reichsleiter de 1933 à 1945. De 1933 à 1941, il fut chef de Cabinet du Délégué du Führer et, le 12 mai 1941, après la fuite de Hess en Angleterre, il fut nommé chef de la Chancellerie du Parti. Le 12 avril 1943, il devint secrétaire du Führer. Il était chef politique et technique du « Volkssturm » et général des SS.


Crimes contre la Paix.

Bormann, qui au début, avait dans le Parti un rang assez inférieur, s’éleva peu à peu jusqu’à un poste de direction et, particulièrement vers la fin du régime, exerça une grande influence sur Hitler. Il prit une part active à l’accession du Parti au pouvoir et une part encore plus active à la consolidation de ce pouvoir. Il consacra une grande partie de son activité à la persécution des Églises et des Juifs en Allemagne.