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nant la même question, écrit par Karl Hermann Frank, qu’il avait approuvé. Tous deux traitaient du problème de la germanisation et proposaient que la majorité des Tchèques fussent assimilés à la race allemande. Tous deux recommandaient l’élimination de l’« intelligentzia tchèque » et d’autres groupes susceptibles de se montrer hostiles à la germanisation ; von Neurath, quant à lui, préconisait l’expulsion et Frank l’expulsion ou le « traitement spécial ».

Von Neurath a prétendu que les mesures de répression furent, en fait, exécutées par la Police de sûreté et le SD, qui se trouvaient placés sous les ordres de son Secrétaire d’État, Karl Hermann Frank ; ce dernier avait été nommé sur la proposition de Himmler et lui rendait directement compte de son activité de chef des SS et de la Police. Von Neurath allègue en outre que les mesures antisémites et celles qui permirent l’exploitation économique du pays, furent mises en vigueur dans le Protectorat à la suite de décisions prises par le Gouvernement du Reich. Quoi qu’il en soit, l’accusé fut le principal haut fonctionnaire allemand dans le Protectorat à une époque où il était important que ce territoire soit administré en corrélation avec la conduite des guerres d’agression menées par l’Allemagne à l’Est. Et von Neurath n’ignorait pas qu’à ce moment-là des crimes de guerre et des crimes contre l’Humanité étaient couverts par son autorité.

Il convient de retenir à sa décharge qu’il intervint auprès de la Police de sûreté et du SD pour faire relâcher une grande partie des Tchèques qui avaient été arrêtés le 1er  septembre 1939, et des étudiants emprisonnés quelques semaines après. Le 23 septembre 1941, Hitler fit venir von Neurath et lui reprocha son manque de fermeté ; il lui annonça également qu’il envoyait Heydrich dans le Protectorat pour combattre les groupes de résistance tchèques. Von Neurath essaya de dissuader Hitler d’envoyer Heydrich mais en vain. C’est pourquoi il offrît sa démission. Celle-ci ne fut d’ailleurs pas acceptée ; il partit néanmoins en congé le 27 septembre 1941 et refusa ensuite de reprendre ses fonctions de Protecteur. Sa démission fut acceptée officiellement en août 1943.


Conclusion.

Le Tribunal déclare :

Que l’accusé von Neurath est coupable des crimes visés par les quatre chefs de l’Acte d’accusation.


FRITZSCHE.

Fritzsche est inculpé des crimes visés par les premier, troisième et quatrième chefs de l’Acte d’accusation. Il était particulièrement connu comme commentateur de la Radiodiffusion allemande qui