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prélevés sur la Caisse des frais d’occupation de la France, afin de servir à des achats au marché noir. Il connaissait la politique allemande d’occupation, puisqu’il assista à la réunion du 8 août 1942 au cours de laquelle Göring, s’adressant aux divers chefs des territoires occupés, leur indiqua quels produits alimentaires ils devaient en retirer et ajouta : « Il m’est absolument indifférent que vous me disiez que, à la suite de ces mesures, vos populations meurent de faim. »

En automne 1943, Funk devint membre du Conseil central du Plan qui fixait le chiffre total d’ouvriers nécessaires à l’industrie allemande et exigeait que Sauckel les fournît, la plupart du temps, en les déportant des territoires occupés. Funk ne paraît pas s’être particulièrement intéressé à cet aspect du programme de travail forcé ; il envoyait généralement aux réunions du Conseil un représentant qui était souvent son collaborateur le général des SS Ohlendorf, ancien chef du SD et ancien commandant de l’Einsatzgruppe D ; Funk savait cependant que le conseil dont il était membre exigeait la déportation en Allemagne, pour le travail forcé, d’ouvriers qu’il répartissait ensuite parmi les industries placées sous son contrôle.

En sa qualité de président de la Reichsbank, Funk fut aussi indirectement mêlé à l’utilisation de la main-d’œuvre provenant des camps de concentration. Sous sa direction, la Reichsbank ouvrit aux SS un crédit de douze millions de reichsmark comme fonds de roulement pour la construction d’usines utilisant les travailleurs de ces camps.

En dépit du fait qu’il occupa des postes officiels importants, Funk ne joua jamais un rôle prépondérant dans les différents programmes auxquels il participa. C’est une circonstance atténuante que le Tribunal retient en sa faveur.


Conclusion.

Le Tribunal déclare :

Que l’accusé Funk n’est pas coupable des crimes visés par le premier chef de l’Acte d’accusation ;

Que l’accusé Funk est coupable des crimes visés par les deuxième, troisième et quatrième chefs de l’Acte d’accusation ;


SCHACHT.

Schacht est inculpé des crimes visés par les premier et second chefs de l’Acte d’accusation. De 1923 à 1930, il fut Commissaire aux questions monétaires et président de la Reichsbank ; il fut de nouveau nommé à ce dernier poste le 17 mars 1933 ; il devint ministre de l’Économie en août 1934 et plénipotentiaire général