Page:TMI - Procès des grands criminels de guerre devant le Tribunal militaire international, vol. 1, 1947.djvu/336

Cette page a été validée par deux contributeurs.

pays des Sudètes, à Memel, à Dantzig, dans les territoires de l’Est (Prusse occidentale et Posnanie), et dans ceux d’Eupen, Malmédy et Moresnet. Il imposa aux ressortissants de ces régions les lois allemandes, les tribunaux allemands, l’éducation allemande, la police allemande, ainsi que le service militaire obligatoire.

Ainsi qu’il a été dit plus haut, l’euthanasie fut pratiquée, pendant la guerre, dans des sanatoriums, des hôpitaux et des asiles placés sous l’autorité de Frick. Il savait que des aliénés, des personnes malades et âgées, des « bouches inutiles », étaient mis à mort d’une façon systématique ; des plaintes lui parvinrent au sujet de ces meurtres, mais il ne fit rien pour faire cesser ces agissements. Un rapport de la Commission tchécoslovaque des Crimes de guerre a estimé que, parmi les personnes atteintes de déficience mentale ou âgées dont Frick avait la charge, deux cent soixante-quinze mille furent victimes de ces mesures.


Conclusion.

Le Tribunal déclare :

Que l’accusé Frick n’est pas coupable des crimes visés par le premier chef de l’Acte d’accusation ;

Que l’accusé Frick est coupable des crimes visés par les deuxième, troisième et quatrième chefs de l’Acte d’accusation.


STREICHER.

Streicher est inculpé des crimes visés par les premier et quatrième chefs de l’Acte d’accusation. Inscrit dès l’origine au parti nazi auquel il adhéra en 1921, il prit part au putsch de Munich. De 1925 à 1940, il fut Gauleiter de Franconie. Élu au Reichstag en 1933, il devint général des SA à titre honoraire. La violente campagne qu’il mena contre les Juifs est universellement connue. De 1923 à 1945, il édita le journal hebdomadaire anti-sémite, Der Stürmer, dont il fut le rédacteur en chef jusqu’en 1933.


Crimes contre la Paix.

Membre du parti nazi, Streicher fut un adepte convaincu de la politique générale de Hitler, mais aucune preuve n’établit qu’il ait jamais été un des conseillers intimes du Führer, ni qu’il ait, au cours de sa carrière, participé à l’élaboration de la politique qui conduisit à la guerre. En particulier, il n’assista jamais à aucune des importantes conférences au cours desquelles Hitler fit part à ses collaborateurs de ses décisions ; et, bien qu’il ait occupé le poste de Gau-