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famine et la mort d’un grand nombre de personnes, à la déportation, pour le travail forcé en Allemagne, de plus d’un million de Polonais. Il participa au programme qui amena le meurtre d’au moins trois millions de Juifs.


Conclusion.

Le Tribunal déclare :

Que l’accusé Frank n’est pas coupable des crimes visés par le premier chef de l’Acte d’accusation ;

Que l’accusé Frank est coupable des crimes visés par les troisième et quatrième chefs de l’Acte d’accusation.


FRICK.

Frick est inculpé des crimes visés par les quatre chefs de l’Acte d’accusation. Spécialiste reconnu des questions administratives, il fit partie du premier Cabinet de Hitler, à titre de ministre de l’Intérieur du Reich. Il occupa ce poste important jusqu’en août 1943, date à laquelle il fut nommé protecteur du Reich pour la Bohême-Moravie. Grâce à ces fonctions qui le plaçaient au centre de toute l’administration interne du pays, il devint ministre de l’Intérieur de Prusse, directeur des Élections du Reich, plénipotentiaire général à l’Administration, ainsi que membre du Conseil de Défense du Reich, du Conseil des ministres pour la Défense du Reich et du « Conseil des Trois ». Lorsque les divers pays qui devaient être incorporés au Reich furent envahis, Frick fut placé à la tête des services centraux chargés de ces incorporations.

Encore que Frick n’ait adhéré officiellement au parti nazi qu’en 1925 il s’était déjà, lors du putsch de Munich et alors qu’il était fonctionnaire du Département de la Police de cette ville, rangé aux côtés de Hitler et de la cause nationale-socialiste. Élu membre du Reichstag en 1924, il devint Reichsleiter, en sa qualité de chef du groupe national-socialiste de cette Assemblée.


Crimes contre la Paix.

Frick, nazi ambitieux, contribua activement à soumettre l’Allemagne à la domination absolue du Parti. Dès que Hitler fut devenu Chancelier du Reich, le nouveau ministre de l’Intérieur commença à grouper les gouvernements régionaux sous la souveraineté du Reich. Les nombreuses lois qu’il élabora, signa et fit appliquer, eurent pour effet de supprimer tous les partis d’opposition et ouvrirent en outre la voie à la Gestapo et aux camps de concentration que celle-ci utilisait pour anéantir toute opposition individuelle. Il fut l’auteur principal et impitoyable de la législation qui visait à éliminer les syndicats, les Églises et les Juifs.