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Crimes contre la Paix.

Comme directeur de l’APA, Rosenberg était chargé d’une organisation dont les agents participaient aux intrigues nazies dans toutes les parties du monde. Ses propres rapports affirment que l’APA joua, par exemple, un rôle important dans l’adhésion de la Roumanie à l’Axe. Comme directeur de l’APA, il prit une large part à la préparation matérielle et stratégique de l’attaque contre la Norvège.

Rosenberg fut, avec Raeder, à l’origine du plan d’attaque de la Norvège, à laquelle il s’intéressait depuis l’entretien qu’il avait eu avec Quisling, au mois de juin 1939. Quisling avait souligné l’importance de la côte norvégienne au cas d’un conflit entre l’Allemagne et l’Angleterre et avait exprimé la crainte que la Grande-Bretagne ne fût aidée par les Norvégiens. À la suite de cette conférence, Rosenberg prit des dispositions pour que Quisling collaborât étroitement avec les nazis et bénéficiât de leur appui politique.

Quand la guerre éclata, Rosenberg soutint le point de vue de Quisling, qui craignait une intervention britannique en Norvège, et communiqua à Raeder un projet qui visait à utiliser Quisling pour un coup de main en Norvège. Ce fut Rosenberg qui ménagea entre Hitler et Quisling les entrevues de décembre 1939 qui aboutirent aux préparatifs de l’attaque contre la Norvège, et au cours desquelles le Chancelier du Reich promit à Quisling une aide financière. À la suite de ces conférences, Hitler chargea Rosenberg de l’« exploitation politique » de la Norvège et, deux semaines après l’invasion de ce pays, lui déclara que le motif de sa décision d’attaquer la Norvège « résultait des avertissements répétés de Quisling, tels qu’ils lui avaient été communiqués par le Reichsleiter Rosenberg ».

Rosenberg est l’un des principaux responsables de l’élaboration et de l’exécution des mesures qui furent adoptées dans les territoires occupés de l’Est. Le 2 avril 1941, il fut informé par Hitler de l’imminence de l’attaque contre l’Union Soviétique et il accepta d’y apporter sa collaboration à titre de « conseiller politique ». Le 20 avril 1941, il fut nommé commissaire au Contrôle central des affaires d’Europe orientale. Au cours de la préparation des plans d’occupation, il eut de nombreuses conférences avec Keitel, Raeder, Göring, Funk, von Ribbentrop et d’autres personnalités importantes du Reich. En avril et en mai 1941, il établit plusieurs projets de règlements relatifs à l’organisation de l’administration des territoires occupés de l’Est. Le 20 juin 1941, deux jours avant le déclenchement de l’attaque contre l’URSS, il fit un discours à ses adjoints au sujet des problèmes posés par l’occupation et des mesures à envisager. Le 16 juillet 1941, il assista à la conférence de Hitler, au cours de laquelle les méthodes d’administration et