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Bien que le Tribunal estime que le terme de « groupement » figurant dans l’article 9 doit signifier quelque chose de plus que cette réunion d’officiers de l’Armée, il a entendu de très nombreux témoignages sur la participation de ces officiers à la préparation et à la conduite de la guerre d’agression, ainsi qu’à l’accomplissement de crimes de guerre et de crimes contre l’Humanité. Pour beaucoup d’entre eux, ces témoignages sont nets et convaincants.

Ils sont largement responsables des malheurs et des souffrances de millions d’êtres humains. Ils ont discrédité l’honorable métier militaire. Privées de la conduite de ces centaines de chefs de l’Armée, les visées agressives de Hitler et des autres nazis seraient restées théoriques et stériles. Bien qu’ils n’aient pas constitué un groupement aux termes du Statut, ils ont sûrement formé une caste militaire impitoyable. Le militarisme allemand contemporain a trouvé, avec son allié récent, le national-socialisme, un bref épanouissement, comparable ou supérieur à celui des générations précédentes.

Le monde doit savoir que beaucoup de ces hommes ont tourné en dérision le serment du soldat. Ils devaient obéir, disent-ils maintenant lorsque cela convient à leur défense ; ils ont désobéi, disent-ils maintenant, lorsqu’il s’avère qu’ils étaient au courant des crimes brutaux de Hitler. La vérité est qu’ils ont pris une part active à ces crimes ou qu’ils ont gardé le silence, assistant à la perpétration de crimes commis dans les proportions les plus vastes et les plus effroyables que le monde ait jamais eu le malheur de connaître. Ceci doit être dit.

Là où les faits justifient cette procédure, ces hommes devraient être individuellement poursuivis, afin que ceux d’entre eux qui sont coupables de ces crimes n’échappent pas au châtiment.