Page:TMI - Procès des grands criminels de guerre devant le Tribunal militaire international, vol. 1, 1947.djvu/205

Cette page a été validée par deux contributeurs.

réunis en deux vastes fédérations, Les « syndicats Libres » et les « syndicats chrétiens ». Les syndicats qui n’étaient pas compris dans ces deux grandes fédérations ne comptaient que 15% de la totalité des ouvriers syndiqués.

Le 21 avril 1933, Ley publia une circulaire du parti nazi, annonçant pour le 2 mai une « action de coordination » dirigée contre les syndicats libres. La circulaire ordonnait que des hommes des SA et des SS fussent utilisés pour l’exécution du projet « d’occupation des immeubles des syndicats et de placement en détention de protection de certaines personnalités ». Après cette opération, l’agence de presse officielle du Parti annonça que l’organisation nationale-socialiste des coopératives industrielles avait « éliminé les anciens chefs des syndicats libres » et avait assumé elle-même la direction de ces syndicats. Le 3 mai 1933, la même agence annonça que les syndicats chrétiens s’étaient « soumis sans condition à la volonté du Führer Adolf Hitler ». À la place des syndicats, le Gouvernement nazi établit le « Deutsche Arbeits-Front » (DAF), contrôlé par le Parti et auquel tous les travailleurs de l’Allemagne se virent, en fait, contraints d’adhérer. Les présidents de syndicats furent tous incarcérés et victimes de sévices allant des coups et blessures jusqu’au meurtre.

Dans ses efforts pour combattre l’influence des Églises chrétiennes dont les doctrines s’opposaient radicalement à celles de la philosophie nationale-socialiste, le Gouvernement nazi procéda plus lentement. Il n’interdit jamais radicalement la pratique de la religion chrétienne mais, d’année en année, s’efforça de limiter l’influence qu’elle pouvait exercer sur le peuple allemand.

Bormann écrivait à Rosenberg : « La religion chrétienne et La doctrine nationale-socialiste sont incompatibles ». En juin 1941, le même Bormann prit secrètement un décret réglant les rapports de la religion chrétienne avec le national-socialisme. Il y était déclaré :

« Le Führer a conscience d’avoir entre ses mains un pouvoir absolu, comme l’histoire de l’Allemagne n’en a jamais connu. En créant le Parti, les unités qui le composent et celles qui y sont rattachées, il a forgé pour lui-même et aussi pour les chefs du Reich allemand un instrument qui le rend indépendant du Traité… De plus en plus, le peuple doit être éloigné des Églises et de leurs représentants, les pasteurs… On ne doit plus jamais laisser les Églises prendre de l’influence sur le gouvernement du peuple. Cette influence doit être complètement et définitivement détruite. Seul le Gouvernement du Reich et, conformément à ses instructions, le Parti, les unités qui le composent et celles qui y sont rattachées, ont le droit de diriger le peuple. »