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REQUÊTE DU MINISTÈRE PUBLIC SOVIÉTIQUE EN VUE DE L’EXAMEN MENTAL DE L’ACCUSÉ STREICHER.


Le Procureur Général
de l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques,


au
Tribunal Militaire International.


Ainsi qu’il ressort de l’Acte d’accusation des grands criminels de guerre, Julius Streicher doit être jugé, non seulement pour les crimes communs à tous les grands criminels de guerre, mais aussi pour les actes qu’il a personnellement commis, et notamment l’instigation à la persécution des Juifs, exposés aux premier et quatrième chefs d’accusation.

Streicher est donc personnellement et directement responsable de ce que les Juifs ont été humiliés, torturés et massacrés, toutes conséquences de la propagande qu’il a menée avec ses complices.

Streicher fut interrogé sur les différents points de cette accusation. Lors de l’interrogatoire effectué le 10 novembre 1945, par des membres de la Délégation soviétique, il déclara soudain qu’il « avait défendu le point de vue sioniste ».

L’avocat de Streicher ayant, par ailleurs, le 15 novembre 1945, adressé une requête au Tribunal Militaire sur l’irresponsabilité de son client, j’estime qu’il y a lieu, dans ces conditions, de faire appel à des experts psychiatres.

Cet examen ne présente pas de difficultés puisqu’un nombre suffisant de spécialistes éminents, qui viennent de résoudre un problème analogue à propos de l’accusé Hess, se trouvent actuellement à Nuremberg.

Un examen immédiat permettrait au Tribunal, avant même le commencement des débats, de savoir avec exactitude si l’accusé Streicher est responsable ou non. Le temps dont nous disposons encore suffira largement Le cours du Procès serait incontestablement ralenti si l’on faisait intervenir les experts après l’ouverture des débats.

Compte tenu de ce qui précède, je demande que l’accusé Streicher soit soumis à un examen mental avant le commencement du Procès.


Signé : Pokrovsky,
Procureur Général adjoint soviétique.


16 novembre 1945.