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vicieuse que vous ne pouvez vous charger de la conduire, et qu’elle est fourbue, par-dessus le marché.

Chargez un gamin de veiller sur votre voiture, à la porte de l’église, les dimanches, afin de pouvoir vous réjouir vous et les autres cochers au cabaret, tandis que votre maître et votre maîtresse sont à l’église.

Ayez soin que vos roues soient bonnes, et faites-en acheter de neuves aussi souvent que vous pouvez, que l’on vous laisse ou non les vieilles comme profit : dans un des cas ce sera pour vous un gain légitime, et dans l’autre une juste punition de la ladrerie de votre maître ; et, probablement, le carrossier vous en tiendra compte.


CHAPITRE V

Instructions au Groom.


Vous êtes le domestique duquel dépend l’honneur de votre maître dans tous ses voyages ; votre sein en est le seul dépositaire. S’il parcourt le pays et loge dans les auberges, chaque petit verre d’eau-de-vie, chaque pot d’ale extra que vous buvez, ajoute à sa considération : sa réputation doit donc vous être chère, et j’espère que vous ne vous gênerez pas pour boire de l’une et de l’autre. Le forgeron, le garçon sellier, le cuisinier de l’auberge, le