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d’améliorer sa condition ; que les gens qui servent n’ont pas de rentes ; que votre besogne est lourde, et que vos gages sont très-légers. Là-dessus, votre maître, s’il a aucune générosité, ajoutera cinq ou six shillings par quartier, plutôt que de vous laisser partir ; mais si vous êtes pris au mot, et que vous n’ayez pas envie de partir, faites dire à votre maître par quelque camarade qu’il vous a décidé à rester.

Tous les bons morceaux que vous pouvez dérober dans la journée, serrez-les de côté pour vous régaler le soir en cachette avec vos camarades ; et mettez le butler de la partie, pourvu qu’il vous donne de quoi boire.

Écrivez votre nom et celui de votre bonne amie, avec la fumée de la chandelle, au plafond de la cuisine ou de l’office, pour montrer votre savoir.

Si vous êtes un jeune homme de bonne mine, chaque fois que vous parlez bas à votre maîtresse à table, fourrez-lui votre nez dans la joue ; ou si vous avez l’haleine fraîche, soufflez-lui en plein visage ; j’ai vu ceci avoir de très-bons résultats dans les familles.

Ne venez jamais que vous n’ayez été appelé trois ou quatre fois, car il n’y a que les chiens qui viennent au premier coup de sifflet ; et quand le maître crie : Qui est là ? aucun domestique n’est tenu d’y aller ; car qui est là n’est le nom de personne.

Quand vous avez cassé en bas toutes vos tasses de fayence (ce qui ordinairement est l’affaire d’une