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controverse d’érudits, sont autant de paroles perdues, ou tout au moins un aveu tacite de la faiblesse de sa cause ; je suis moins préoccupé de ma réputation que de l’honneur de la république des lettres, que M. Partridge s’est efforcé de blesser en ma personne. Si les hommes qui ont de l’esprit public sont traités avec arrogance pour des tentatives de mérite, comment les connaissances vraiment utiles feront-elles jamais des progrès ? Je voudrais que M. Partridge sût ce qu’ont pensé les universités étrangères de ses procédés peu généreux envers moi ; mais j’ai trop de soin de sa réputation pour le répandre dans le monde. Cet esprit d’envie et d’orgueil, qui empoisonna tant de génies naissants dans notre nation, est encore inconnu des professeurs à l’étranger ; la nécessité de me justifier excusera ma vanité si je dis au lecteur que j’ai près de cent lettres honorables de diverses parties de l’Europe (quelques-unes de Moscovie même), à la louange de mon travail ; sans parler de plusieurs autres qui, je le tiens de bonne source, ont été ouvertes à la poste, et ne me sont jamais parvenues. Il est vrai que l’inquisition de Portugal a cru devoir brûler mes prédictions[1], et en condamner l’auteur et les lecteurs ; mais j’espère en même temps qu’on prendra en considération l’état déplorable de la science dans ce royaume, et avec la plus profonde vénération pour les têtes couronnées, je prendrai la liberté d’ajouter que c’était un peu

  1. Le fait est vrai.