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d’honnêteté et d’intelligence qu’en a le commun des faiseurs d’almanachs. Je ne me tiens pas dans l’ombre ; je ne suis pas tout-à-fait inconnu dans le monde ; j’ai signé mon nom tout au long pour qu’il soit en butte à l’opprobre des hommes, s’ils découvrent que je les ai trompés.

Il est un seul point sur lequel je dois demander qu’on m’excuse, c’est la réserve avec laquelle je parle des affaires de l’intérieur ; non-seulement il serait imprudent à moi de divulguer les secrets de l’État, mais ce serait m’exposer à des dangers personnels ; quant aux choses moins graves, et qui n’ont pas la même importance publique, je serai très-explicite, et la justesse de mes conjectures ressortira aussi bien de celles-ci que des autres. Pour ce qui est des événements les plus remarquables de France, de Flandre, d’Italie et d’Espagne, je ne me ferai aucun scrupule de les prédire dans les termes les plus clairs : quelques-uns sont de conséquence, et j’espère me tromper rarement sur le jour où ils arriveront : c’est pourquoi je crois bon d’informer le lecteur que j’emploierai tout le temps le vieux style observé en Angleterre, que je l’invite à comparer avec celui des gazettes, à l’époque où elles relateront les faits que je mentionne.

Je dois ajouter encore un mot. Je sais que l’opinion de plusieurs savantes personnes qui ont une assez bonne idée de la vérité de l’astrologie, a été que les astres influencent seulement et ne violentent pas la conduite et la volonté des hommes ; c’est