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de la Religion.

& par la crainte d’une punition ſans bornes, à ſe conduire avec Juſtice, & avec Integrité ?

Le Souverain, comme je l’ai déja dit, en eſt abſolument le Maître : il n’a qu’à regler exactement ſes Miniſtres, & les perſonnes honorées des plus grandes Dignitez du Roïaume, & les favoriſer ſelon que leur atachement pour la Pieté, & pour les bonnes mœurs, les en rendra dignes ; afin que, par leur exemple, & par leur autorité, ils reduiſent à la même reforme tous ceux, qui dépendent d’eux, & qui ſont intereſſez à chercher leur protection.

Il eſt certain, qu’une telle reforme executée avec ſuccès ſe répandroit bientôt dans tout le Roïaume, puiſque la plûpart de la Jeuneſſe de quelque diſtinction paſſe dans cette capitale la partie de la vie la plus ſuſceptible de fortes impreſſions, & qu’elle s’y aſſemble de tous cotez, pour atraper de belles manieres, ou pour faire fortune. Ceux de ces jeunes gens, qui retournent enſuite dans leurs Provinces, y ſont imitez comme les plus parfaits modéles d’eſprit & de politeſſe.