ceux d’autres siécles, & d’autres Nations, on ne ſauroit que trouver ces plaintes très-fondées.
Je n’alleguerai ici que des faits denuez de toute exaggeration, & de tous traits de Satyre ; & je croi que tout le monde m’accordera ſans peine ce que je vais avancer. Il eſt d’abord certain, que parmi nos Nobles, & nos Gens aiſez, il y en a à peine un ſeul entre cent, qui paroiſſe reconnoître la Religion pour le Principe de ſa Conduite, & que la plus grande partie en eſt tout prête à avouër naturellement, dans les converſations ordinaires, ſon Irreligion, & ſon Incredulité.
Il en eſt de même à peu près à l’égard du petit Peuple ; ſur-tout dans nos grandes Villes, où la profanation & l’ignorance des Artiſans, des Marchands du plus bas ordre, & des Domeſtiques, ſont montées au plus haut degré qu’on puiſſe s’imaginer.
On remarque encore dans les Païs étrangers, qu’il n’y a pas dans tout l’Univers une Race de Créatures raiſonnables, qui paroiſſe auſſi peu ſuſceptibles de Sentimens Religieux, que nos Soldats Anglois ; & j’ai entendu aſſeu-