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Des Livres.

à qui que ce fut ce qu’il venoit d’apprendre.

Hors des portes du Palais, où ſe tenoit le Conſeil, il y avoit une grande troupe de Divinitez légeres, Domeſtiques du Pere des Dieux. C’eſt par leurs moïens, qu’il regle toutes les affaires ſub-lunaires ; ces Dieux voïagent d’ordinaire enſemble en guiſe de Caravane, tantôt plus tantôt moins nombreuſe. Ils ſont atachez enſemble, comme une Troupe de Galeriens, par des chaines extrémement deliées, qui ſont atachées au grand orteuil de Jupiter. Quand ils lui font quelque raport, ils n’aprochent jamais que juſques au degré le plus bas de ſon Trône, & ils ne lui parlent que par un long tuiau, afin que leur Maître ſeul puiſſe entendre ce qu’ils ont à lui dire. Ces Divinitez ſont nommées par les hommes Accidens, ou Hazards ; mais, les Dieux les appellent Cauſes ſecondes.

Jupiter ayant inſtruit de ſes ordres quelques-uns de ces Miniſtres de ſes volontez abſolues, ils s’envolérent avec rapidité, & ſe poſérent ſur le faite de la Bibliotheque Roïale, d’où, après avoir conſulté enſemble pendant quelques mi-