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LE CONTE

répand à tout hazard, & qui, rencontrant un terroir fertile, produit une vaſte moiſſon, où le ſemeur lui-même ne ſe ſeroit jamais attendu.

Aiant bien peſé toutes ces conſiderations, je crois utile d’établir ici certaines Regles, qui pourront être d’un grand ſecours aux eſprits ſublimes, qu’on choiſira pour faire un Commentaire univerſel de ce merveilleux Ouvrage. Ils ſauront d’abord, que j’ai caché un grand myſtere dans le nombre des O, qui ſe trouvent dans ce Traité, multipliez par ſept, & diviſez par neuf. De cette maniere, ſi un devot Frere de la Roſe-Croix[1], veut bien prier ardemment, & avec une foi vive, pendant ſoixante & trois matinées, & enſuite tranſpoſer ſelon les regles de l’Art certaines Lettres & certaines Syllabes, dans les Sections ſeconde & cinquiéme, il peut être perſuadé qu’il en reſultera une Recete formelle & complete du grand œuvre. De plus, quiconque voudra ſe donner la peine de calculer exactement le nombre de fois que chaque Lettre ſe trouve dans ce Traité, avec la difference

  1. Un Adepte, un Partiſan du grand œuvre.