SECTION IV.
Continuation du Conte du Tonneau.
Ai déja conduit le Lecteur avec de grands efforts juſqu’à une periode,
où il doit s’attendre à de grands événemens.
A peine notre Frere Docteur ſe vit-il proprietaire d’une bonne maiſon, qu’il commença à faire le gros dos, & à ſe donner de grands airs ; en ſorte que, ſi le Lecteur n’a pas la bonté d’étendre un peu l’idée que j’en ai donnée juſqu’ici, je crains fort, qu’il ne reconnoiſſe plus notre Heros, tant il y a de changement dans ſon rolle, dans ſes ajuſtemens, & dans la mine.
Il commença par dire à ſes Freres, qu’il vouloit bien qu’ils ſuſſent, qu’il étoit l’ainé, & par conſequent l’unique heritier de leur Pere. Quelque tems après, il ne voulut plus, qu’ils l’apellaſſent leur Frere ; il vouloit être nommé d’eux Monſieur Pierre, ou Pere Pierre, & quelquefois même, Mylord Pierre.