Page:Swift - Instructions aux domestiques.djvu/62

Cette page a été validée par deux contributeurs.

de votre maîtresse, qui étant le moins employé, est généralement le meilleur de la maison, et s’il vous arrive de l’endommager ou de le graisser, vous avez la chance qu’on le laisse tout-à-fait à votre disposition.

Ayez toujours un petit gamin aux alentours pour faire vos commissions et aller pour vous au marché les jours de pluie, ce qui épargnera vos habits, et vous fera plus d’honneur aux yeux de votre maîtresse.

Si votre maîtresse vous laisse les graisses, en retour de sa générosité prenez soin de bouillir et rôtir suffisamment votre viande. Si elle les garde pour elle, que justice lui soit faite, et plutôt que de ne pas avoir un bon feu, égayez-le de temps en temps avec la graisse du rôti et le beurre qui vient à tourner en huile.

Servez votre viande bien lardée de brochettes, pour la faire paraître ronde et dodue ; et une brochette de fer, bien employée de temps à autre, lui donnera encore meilleure mine.

Quand vous rôtirez un long morceau de viande, n’en soignez que le milieu, et laissez les deux bouts crûs, ce qui servira une autre fois, et aussi économisera le feu.

Quand vous nettoyez vos assiettes et vos plats, tordez-en le bord en dedans, ils en contiendront davantage.

Entretenez toujours un grand feu dans la cuisine quand il y a un petit dîner, ou que la famille dîne dehors, afin que les voisins, voyant la fumée, fassent l’éloge de la manière dont la maison est tenue ; mais