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réflexions sur l’art des vers

devient une période. Nous aurions à étudier les conditions musicales de la strophe, et l’influence que la solidarité des vers entre eux y exerce sur la facture de chacun. Nous remarquerions, par exemple, que le mode lyrique ne se prête pas aux enjambements. Victor Hugo n’en use guère que dans ses pièces à rimes plates. Mais nous nous sommes proposé seulement pour objet d’examen la technique intrinsèque du vers français. Encore n’avons-nous nullement approfondi la répercussion du rythme régulier sur toutes les valeurs syllabiques du vers ; la place, mais surtout la compétence requise et toute spéciale de linguiste et de musicien nous manquent pour traiter cette question.

Nous voici arrivé au terme de cet aperçu très borné. Le peu que nous avons tâché de mettre en lumière suffira toutefois, nous l’espérons, à faire réfléchir les novateurs de bonne foi qui tentent de perfectionner l’art des vers en le transformant. Peut-être reconnaîtront-ils que cet art, après la contribution capitale qu’il doit au génie de