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J’ai peur de toi quand je la quitte :
Je crains qu’une fleur d’oranger,
Tombant sur son cœur, ne l’invite
À consulter la marguerite,
Et quel danger !
Ce cœur qui ne sait rien encore,
Couvé par tes tendres chaleurs,
Devine et pressent son aurore ;
Il s’ouvre à toi qui fais éclore
Toutes les fleurs.
Ton souffle l’étonne, elle écoute
Les conseils embaumés de l’air ;
C’est l’air de mai que je redoute,
Je sens que je la perdrai toute
Avant l’hiver.