Page:Sully Prudhomme - Œuvres, Poésies 1879-1888.djvu/328

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Dans ces globes épars, au nôtre ressemblants,
______Où la pitié se cache-t-elle ?
Que nos plaintes enfin t’arrachent à leurs flancs,
______O sœur de la race mortelle !

faustus

La Pitié ! Quel passé ce mot-là me rappelle ?

les voix

______Hélas ! nous avons tant aimé
______Sans une aumône du sourire !
______Le ciel que les beaux yeux font luire
______Nous sera-t-il toujours fermé ?

______Le débauché hardi s’y vautre
______Pendant que nous joignons les mains ;
______A nous rêveurs les froids dédains !
______O rage ! les baisers à l’autre !

— Ne me jalousez pas : que ne suis-je haï !
______L’homme auguste en moi diminue…
Cvnique, je descends ; tendre, je fus trahi.
______Rends-nous, serpent, l’Ève ingénue !

faustus

Cette obsécration ne m’est pas inconnue…