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VOIX DE LA TERRE
Égaré dans les déserts blêmes
Où tressaillent des points vermeils
A d’humbles veilleuses pareils,
Il marche, le flot des blasphèmes,
Des vœux et des appels suprêmes,
Depuis Abel accumulés !
Il sonde, clameur éperdue.
Les horizons par l’étendue
Indéfiniment reculés.
Combien a-t-il déjà franchi de nébuleuses,
Amas d’astres fondus en de laiteux brouillards,
Où, de près, l’œil lassé compte par milliards
Des constellations aux formes anguleuses !
Leurs globes d’or n’ont point frémi plus à ce vent
Qu’aux haleines d’été les fruits dans la ramure.
Courage ! dans l’abîme, ô douloureux murmure,
Pour trouver qui t’écoute enfonce plus avant !