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chœur des voix.



Sources vives, ruisseaux, fontaines,
Dont, par les midis accablants,
Les pèlerins aux pieds sanglants
Aspirent les fraîcheurs lointaines !

Torrents sonores, gais à voir,
Dont la poudre humide, au passage,
Est bonne et saine à recevoir
En fouets de perles au visage !

Puits cachés sous de verts arceaux,
Que l’oreille, à travers le lierre,
Connaît au choc profond des seaux,
Aux clapotements sur la pierre !

Vous semblez moins délicieux
À qui boit votre onde et s’y lave,
Que la Vérité n’est aux yeux
De lumière altérés suave !