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une voix.



Résignons-nous aux lois du monde :
César est battu par l’amour ;
Maîtres et valets à la ronde
Vont se fustigeant tour à tour ;

La nymphe bat le vieux Silène
Avec un sceptre d’églantier,
Qu’un zéphyr bat de son haleine
Et dont la fleur bat le sentier ;

Et Silène à trotter condamne
Son baudet tardif et têtu,
Il le bat ; et du pied de l’âne
Le gazon naissant est battu.

Et personne, églantier, zéphire,
Bêtes, ni gens, n’en est surpris !



le chercheur.



Si tu comprends de quoi tu ris,
Ô Démocrite, peux-tu rire !