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une voix.



Dieu seul fait le geste vivant !
Le fougueux élan de la terre
Ne fait pas l’essor volontaire
De la ronde où chante l’enfant ;

L’orbe immense que doit décrire
Ce vaste bloc inanimé,
Ne fait pas le pli du sourire,
Seul volontaire et seul aimé.

Non ! C’est une force princière
Qui dans toute chair veut et sent ;
C’est, mélangée à la poussière,
Une haleine du Tout-Puissant !

Et ce souffle à chaque être assigne
Avec sa dignité son rang.



le chercheur.



Où le Destin règne en tyran
Est-il rien de digne ou d’indigne ?