Page:Sully Prudhomme - Œuvres, Poésies 1878-1879, 1886.djvu/250

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Mais l’infini non plus ne m’a rien accordé :
Dans l’archipel sublime aux îles de lumière,
Où l’âme au vent du large enfle sa voile entière,
J’ai promené l’espoir, et n’ai pas abordé.

De l’Ourse et des Gémeaux mes yeux ne sont plus ivres,
Depuis que, refroidis à la pâleur des livres,
Dans ces cruels miroirs ils cherchent des leçons.

Le ciel s’évanouit quand la raison se lève ;
Les couleurs n’y sont plus que de subtils frissons,
Et toute sa splendeur a moins d’être qu’un rêve.




________