Ce qui nous épuise et nous tue,
C’est moins l’objet que le désir :
C’est la beauté de la statue,
La beauté qu’on ne peut saisir ;
La vérité qui se dérobe ;
L’amour au cœur qui brûle seul ;
La vertu dont la froide robe
A quelque chose du linceul ;
L’ambition cherchant sa voie,
Et la jeunesse qu’on sent fuir
Sans gloire, hélas, même sans joie,
Avant qu’on en ait su jouir.