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LA NÉRÉIDE
à émile javal
Vierge, ton corps, luisant de la fraîcheur marine,
Où l’apporta la vague est à peine arrêté.
À tes mobiles bras, au pli de ta narine
On devine ta race et ta divinité ;
Ô fille de Nérée, on voit que ta poitrine
Se polit au flot grec durant l’éternité.
Ta bouche est plus qu’humaine, et tes vives prunelles
Sont divines ! Leurs feux feraient mûrir nos fruits.
On sent que le caprice est olympique en elles ;
La nature en a fait l’ombre et les étincelles
Avec les éléments des soleils et des nuits :
Ceux qui t’ont regardée, ô nymphe, tu les suis.