Page:Sully Prudhomme - Œuvres, Poésies 1865-1866.djvu/174

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


LA FALAISE


 
Deux hommes sont montés sur la haute falaise ;
Ils ont fermé les yeux pour écouter la mer :
« J’entends le paradis pousser des clameurs d’aise.
Et moi j’entends gémir les foules de l’enfer. »

Alors, épouvantés des songes de l’ouïe,
Ils ont rouvert les yeux sous le même soleil.
L’Océan sait parler, selon l’âme et la vie,
Aux hommes différents avec un bruit pareil.