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LES FLEURS
Ô poète insensé, tu pends un fil de lyre
À tout ce que tu vois,
Et tu dis : « Penchez-vous, écoutez, tout respire ! »
Hélas ! non, c’est ta voix.
Les fleurs n’ont pas d’haleine ; un souffle errant qui passe
Emporte leurs senteurs,
Et jamais ce soupir n’a demandé leur grâce
Aux hivers destructeurs.
Et cependant les fleurs, d’une beauté si tendre,
Sont-elles sans amour ?
Ne les voyez-vous pas à la chaleur s’étendre
Et se porter au jour ?