Page:Sully Prudhomme - Épaves, 1908.djvu/48

Cette page a été validée par deux contributeurs.
34
ÉPAVES



PITIÉ TARDIVE


Il fallait être bonne au temps où je souffrais,
Quand j’étais plus crédule et que j’avais des larmes,
Lorsque j’obéissais comme un vaincu sans armes
Lié si follement par des serments si vrais !

Madame, en ce temps-là c’était vous que j’aimais,
J’ignorais le mensonge hallucinant des charmes.
Vous avez ébranlé mon cœur de tant d’alarmes
Que j’aurais le bonheur sans y croire jamais.