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POUR LA FÊTE DU TRAVAIL AU MUSÉE SOCIAL



C’est pour forcer la haine à déposer les armes
Dans une arène calme où le Vrai seul combat,
Où, ne daignant briller que de son propre éclat,
Il fuit l’ardent forum aux stériles vacarmes,
Montrer à tous la source et les canaux des biens,
Avec droiture acquis, possédés sans alarmes,
Gage et prix des vertus qui font les citoyens ;

C’est pour tous ces bienfaits qu’en cette large enceinte
S’unissent, par la même ambition mêlés,
Les chercheurs à la fois patients et zélés,
Contre les violents ligue robuste et sainte.
Ils savent que les grands, les seuls législateurs,
Ce sont les rapports vrais des choses, et sans feinte,
Sans trouble, ils font parler ces rois sur les hauteurs.

Ils ne descendent pas sur la place publique
Où les rumeurs du nombre étouffent le conseil ;
Ils attirent vers eux, plus proche du soleil,
Au sommet d’où pour l’œil tout s’enchaîne et s’explique,