Page:Sully Prudhomme - Épaves, 1908.djvu/169

Cette page a été validée par deux contributeurs.
155
PRÉFACE D’UN ALBUM



PRÉFACE D’UN ALBUM

destiné à une vente de charité


Que le pauvre est à plaindre ! Il n’a pas de loisir
Pour conquérir le vrai, pour caresser le rêve :
Esclave d’un labeur rude, obscur et sans trêve,
Gagner son humble vie est son plus haut désir.

Vous dont la fantaisie est libre et peut choisir
Comme l’abeille extrait le meilleur de la sève,
Vous dont l’âme, en créant, se délecte et s’élève,
La tâche pour vous seuls est un divin plaisir ;