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modé ; selon d’autres, c’était un accès de folie qui lui avait pris lorsqu’on le croyait pourtant complètement guéri ; selon ceux-là, enfin, c’était une émotion violente et inattendue qui a causé sa défaillance.

— Pauvre prince, si jeune et si souffrant — dit naïvement Berthe à M. de Brévannes ; — jusqu’à ses douleurs, tout est donc un mystère ?…

— Ah ! ma chère madame de Brévannes, comme cela est intéressant, n’est-ce pas ? — s’écria madame Girard avec exaltation. — Quel dommage que nous n’ayons pas pu le voir ! car il était tellement caché dans le fond de la loge que nous ne pouvions distinguer ses traits.

— J’avoue — dit Berthe — que j’aurais été curieuse de voir sa figure…

M. de Brévannes avait froncé le sourcil en examinant avec intention la physionomie de Berthe, lorsque celle-ci avait manifesté son intérêt pour M. de Hansfeld… Il attendit avec une certaine inquiétude la réponse de madame Girard qui avait ajouté sentimentalement :

— En admettant que le prince fût jeune et beau, intéressant comme il l’est, on ne choisirait pas autrement son idéal si l’on était jeune fille et maîtresse de son cœur ; n’est-ce pas, madame de Brévannes ?

— Pourtant, bonne amie, il me semble que je n’ai pas contrarié votre inclination, et que…