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— Hélas ! M. de Gercourt va bien se venger ce soir… Je n’ai demandé ma voiture qu’à onze heures.

Ce charitable entretien fut troublé par M. de Beaulieu et par M. de Fierval.

— Ma chère Émilie, — dit M. de Beaulieu à sa sœur, — je vous amène un renseignement vivant sur la charmante femme qui est à côté du sobieska.

— Vous connaissez cette jolie personne, monsieur de Fierval ? — demanda madame de Luceval.

— Je ne la connais pas, madame, mais je connais son mari… C’est M. de Brévannes.

— Brévannes ? N’est-ce pas le fils d’un ancien homme d’affaires ?

— À peu près… Le père était environ comme fournisseur… agioteur.

— Et cette jeune femme ?

— Une pauvre fille sans fortune. Elle donnait des leçons de piano pour vivre…

— Il est impossible d’avoir l’air plus distingué, — reprit madame de Luceval.

— Elle est mise à ravir… C’est donc un mariage d’amour ?…

— Certainement… mais Brévannes est très infidèle, dit-on.

— Comment ! ce gros homme à lunettes ?

— Non, ma chère ; ceci doit être au moins le Sobieski de la Sobieska, — dit M. de Beaulieu à sa sœur.