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Charles, je ne puis croire que vous me refusiez désormais la permission d’aller le voir comme de coutume.

— Ma petite Berthe, vous êtes trop jolie pour que je ne mette pas des conditions à cette promesse.

— Mon ami, soyez généreux tout à fait

— Ce que vous dites là est flatteur, dit brusquement M. de Brévannes ; puis il reprit doucement : Allons, voyons, vous faites de moi tout ce que vous voulez ; j’y consens.

— Vrai… vrai… je pourrai retourner chez mon père, dit Berthe en se retournant vers lui les yeux brillants, la physionomie presque radieuse.

M. de Brévannes, placé dans le fond de la loge, se mit en riant la main sur les yeux et dit :

— Je ne veux pas te voir pour pouvoir tenir ma promesse.

— Oh ! merci ! merci, Charles ! me voilà heureuse pour toute la soirée.

— C’est-à-dire jolie… et tant mieux, car mon amour-propre de mari n’aura pas à craindre pour toi le voisinage de madame Girard.

— Je n’ai pas la prétention de lutter avec elle. Mais comme elle arrive tard… Êtes-vous sûr qu’elle aura reçu le coupon que vous lui avez envoyé il y a deux jours ?

— Sans doute, on l’a remis à Girard lui-même ; mais en sa qualité de merveilleuse… surnuméraire,