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Notre entretien fut interrompu par l’arrivée d’une gouvernante anglaise, tenant par la main la plus jolie enfant que j’eusse jamais vue, un ange de beauté, de fraîcheur et de grâce.

— Si Madame rentrait avant moi, Mademoiselle Isabeau, — dit la gouvernante, — vous la préviendriez que j’ai emmené Mlle Raphaële se promener, car il fait très-beau.

— Très-bien, Madame Brown, — dit la femme de chambre.

— Adieu, ma bonne Isabeau, — dit Raphaële, en embrassant affectueusement la camériste ; — je te rapporterai un gâteau…

Et l’enfant, toute joyeuse, sortit en sautant.

— Quelle charmante petite fille !… — dis-je à Isabeau.

— N’est-ce pas qu’elle est jolie, Mlle Raphaële ? Et gentille et bonne, jamais fière ; il n’y a pas un meilleur cœur… Ah ! l’on peut bien dire que si celle-là ne rend pas un jour un mari heureux… c’est qu’il ne le voudra pas… Pauvre petite… Seulement, ça sera si bon, que ça n’aura pas de défense… C’est pas comme Madame ! Ah ! elle par exemple…

Cet entretien qui, pour mille raisons, m’intéressait extrêmement, fut de nouveau interrompu ; on demanda Mlle Isabeau à la lingerie ; je ne jugeai pas devoir rester plus long-temps, et je pris congé de Mlle Isabeau, qui me dit :

— À ce soir, Monsieur… Votre nom, s’il vous plaît ?

— Martin.